De nationalité japonaise, Rika Tanaka s’est formée à l’Université Tokyo Zokei, avant de venir enrichir sa formation à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne-site de Rennes. La découverte de la France, de la Bretagne en particulier, a également enrichi une pratique déjà très ancrée sur l’observation du vivant, ses transformations et ses métamorphoses. La longue tradition occidentale des cabinets de curiosités trouverait-elle en Rika Tanaka une dig ne héritière ?

Minéraux cristallins, coquillages, fossiles, plantes séchées, pièces de monnaies oxydées, plumes, papiers jaunis et dessins mystérieux peuplent l’atelier de cette artiste. Subtil et sensible, son travail repose sur cette collecte d’éléments organiques, minéraux, végétaux ou d’objets trouvés sans intention prédéfinie et accumulés de manière désintéressée. Classés par format, taille ou matérialité, ils deviennent alors les supports de sa réflexion. De l’effacement mesuré de la matière derrière un verre de miroir jusqu’à la lente déshydratation d’un fruit, l’artiste mêle les effets du hasard à une quête de douce fragilité.

Le temps, comme un compagnon silencieux, accompagne chacun de ses gestes. Elle en souligne gracieusement ses effets, entre accidents et lentes dégradations. Chacune de ces étapes compose une partie de sa réflexion. Elle joue avec finesse de cette matière en mouvement dans une pratique artistique qui oscille entre sculpture, installation, gravure, peinture ou dessin.