La vidéo Des avions dans la tête présente l’espace de l’atelier de Francis Raynaud en alternance avec des tours de magie. L’atelier, un lieu important dans sa pratique. C’est dans cet espace que se produisent les rencontres inattendues, imprévisibles entre des objets récupérés ou domestiques qui à tout moment peuvent basculer dans l’art, des recherches plastiques commencées, des peintures jamais exposées, etc. On pourrait dire que les expositions de Francis Raynaud sont des bribes de son atelier.Celui-ci est le lieu où s’expérimente la mise en relation des formes et leur exposition, des états intermédiaires. La vidéo montre des images passées aux filtres colorés et est accompagnée d’un texte qui évoque la pensée de l’atelier lui-même : « Il vient souvent faire des tours de magie. Le magicien travaille pour moi, il me semble qu’il est coiffeur. Les cartes changent, vibrent, se transforment sans rien produire. L’autre, l’artiste vient plus souvent. Il dérange et range. Mais c’est peut-être la même personne. Après tout, ils se ressemblent un peu.Il y a de tout ici pour faire des choses, des tréteaux, des tables pliantes, des toiles, de la peinture, de la résine, du plâtre, des gommes et des avions dans la tête. Il n’y a pas de public, mais cela n’a pas d’importance. Il existe par lui-même. Il existe pour moi. C’est de l’art. C’est comme la magie. Cela existe aussi sans public. ». S’inspirant d’un roman d’Alain Robbe-Grillet (Les gommes)*, la vidéo déploie l’espace de l’atelier comme une forme, un environnement autonome en perpétuelle quête de lui-même.*Robbe-Grillet (Alain). – Les gommes. Paris : Éditions de Minuit, 1953