32 dessins issus de la série
« Franchir le Rubicon »
La série Franchir le Rubicon procède de cette même combinaison du hasard et de la maîtrise, initiée dès les premières années de travail. Appliquée cette fois au dessin, la technique de l’aléatoire contrôlé se concrétise par l’usage de la couleur (crayon, stylo, feutre) associée à l’entremise de tout un panel d’outils électroportatifs de bricolage (perceuse, visseuse, scie sauteuse) et parfois d’un tour de potier pour un résultat circulaire.
Jamais illustratives ni uniquement abstraites, les compositions, organisées en de modestes lignes transversales, cercles concentriques ou complexes recouvrements, appellent le regard à circuler, à naviguer entre les détails et les chevauchements.
Composée de plus de 100 dessins, cette série toujours en cours illustre avec jeu et ironie les questionnements de l’artiste sur la place de l’auteur, la notion d’œuvre et celle de savoir-faire. En cultivant volontiers une économie de moyens, Pierre Galopin atteint ainsi avec désinvolture l’essentiel dans le minimum.
PIERRE GALOPIN
Né en 1984 à Cherbourg (Manche)
Vit et travaille à Muel et à Rennes (Ille-et-Vilaine)
Diplômé de l’école des beaux-arts de Rennes en 2008, Pierre Galopin conserve de cette formation un attachement aux pratiques enseignées. Dès lors, il envisage sa démarche comme un défi à relever : comment continuer à faire de la peinture aujourd’hui ? Il décide d’aborder la problématique d’un point de vue technique et travaille scrupuleusement en procédant à des tests, en élaborant une « cuisine de la peinture », pour atteindre son objectif : remplir une surface tout en parvenant à atteindre un effet esthétique.
Privilégiant des châssis de format standard (portrait ou paysage), il les travaille toujours au sol selon une logique qu’il s’est imposée. Il recouvre entièrement la toile d’une première couche de vernis à l’huile, puis, dans l’urgence induite par l’alchimie des produits entre eux, d’une seconde couche de vernis à l’eau. Les résultats sont aléatoires, difficiles à anticiper. De la vitalité de l’application s’ensuit celle du résultat, toujours différent d’une toile à une autre.
L’ŒUVRE
L'ARTISTE