Architecte de formation, Catherine Rannou enseigne à l'école Nationale Supérieure d'Architecture de Bretagne à Rennes et développe un travail artistique dans le champ du multimédia. A partir de 1990, ses recherches sur des habitats expérimentaux dans les interstices urbains sont remarquées. Lauréate de différents concours et résidences, elle est invitée à présenter son travail en France (Centre Pompidou, Parc de la Villette, Musée d’art moderne de la Ville de Paris) et à l’étranger (Bosnie-Herzégovine, Irlande).

C’est à la faveur d’un appel à projet qu’elle embarque en 2006 pour un voyage scientifique sur l’Astrolabe, le navire de l’Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV), pour se rendre sur la base antarctique Dumont d’Urville. Débute alors pour l’artiste une série de séjours en terre australe, qui lui permettent de poursuivre un travail de cartographie de l’éphémère et des déplacements. « Mon travail consiste aujourd'hui à comprendre ce qui se déroule dans un lieu, un espace bâti, au sein même du groupe humain qui l'occupe, puis à décontextualiser ce travail et le revendiquer en tant qu'œuvre. »

Anodins et invisibles à force d'être vus, ces éléments épars participent à la recomposition d'espaces qui invitent le spectateur à une nouvelle circulation. Dans l’ensemble du travail, sont présents des signes récurrents (chapeau, chaussure, paysage…) assemblés en un étonnant raccourci visuel.